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Une semaine de dur labeur commence loin de ma famille. Ce qui devait être une semaine peu rentable sur le siège de mon entité à Grenoble, s’avérera une semaine éreintante avec rencontres intéressantes, réunions fructueuses et… début de matinées de pêche !

Une semaine loin des miens donc. Mais ne nous plaignions pas. Je suis logé dans un hôtel bien sympathique et comme le week-end d’avant aura été l’ouverture de la truite, que je n’aurais pas pu faire pour raisons de préparations de mon appartement pour sa vente, je me suis documenté sur les alentours de cet hôtel. Et j’avais détecté qu’un ruisseau passait tout proche. J’avais donc avec moi mon ensemble au toc, et une boîte de teignes.

Le verdaret ou verderet ?
Le verdaret ou verderet ?

Etant sensé partir vers 8h45 de l’hôtel, le réveil est réglé à 6h50 afin de profiter un peu de ce ruisseau. Chose étrange pour un gros dormeur, je me réveille systématiquement plus tôt, est-ce dû à l’excitation de pouvoir pêcher ou à mon nez qui me dérange dans cette fin de rhume ? Peut-être les deux à la fois. Ce qui est certain, c’est que découvrir ce ruisseau en le parcourant est un vrai plaisir, d’autant que j’ai la chance d’avoir un très beau temps pour ces quelques jours. Il y a de gros rochers, des rapides, des chutes d’eaux, des passages plus lents. La découverte de la pêche en torrent, même canalisé, est une sacré chose et je comprends l’intérêt d’une canne télescopique ; utile pour prospecter les deux bords. Si les essais sont nombreux, les accrochages le sont tout autant, mais je ne perds pas mon montage pendant plusieurs jours. Tout en finesse, je le détache lorsque les herbes me le retienne, et si une ou deux fois il semble perdu dans un arbre ou une touffe sur la rive opposée, j’arrive à m’en approcher pour le détacher à la main. Cette technique me plait au moins pour cela J

Mais nous sommes sur le blog de Renard Mouillé, et s’il n’y avait pas un loupé, il n’y aurait pas d’article ! Un matin, alors que j’avais pris un peu confiance, me voici à pêcher dans la première cascade avec les premiers rayons du soleil. Beau reflux sur le bord de la cascade et je laisse dériver tranquillement ma première teigne de la journée. Vous devinez ce qui va se passer ?

chute, bois et perte
chute, bois et perte

La teigne sur son petit montage passe tranquillement dans ce beau reflux, et dérive magnifiquement, en avant du montage vers le tas de bois. Naïvement je me dis qu’une belle truite pourrait être cachée sous le tas de bois amassé et je laisse dériver doucement par en dessous. Le petit hameçon s’accroche, je tire un peu plus fort pour dégager et je perds tout mon montage. Le bas de ligne plus fin fait cependant son office et je ne perds « que » mon hameçon (et sa teigne) dont j’avais limé l’ardillon, et les petits plombs. Un peu fou, je descends et tente de retrouver l’ensemble autant pour éviter de polluer que pour tenter de récupérer le seul hameçon sans ardillon dont je dispose. L’histoire s’arrête là, je ne finirais pas à l’eau ni ne retrouverais le montage.

le sauvage ruisseau
le sauvage ruisseau

Parmi les autres anecdotes de ces quelques jours de pêche, nous pouvons citer :

  • La clarté des eaux de ce type de ruisseau est si étrange. Combinée à mes lunettes polarisantes, je peux voir tous les fonds. Dommage que je ne puisse pas voir un seul poisson lors de ces quelques heures de pêche matinales.
  • Au bout d’un certain temps de marche, le ruisseau quitte son lit canalisé pour devenir plus sauvage et la ballade halieutique n’en devient qu’encore plus agréable. Vivre dans un tel environnement est quand même une sacré chance, et les locaux semblent en avoir conscience. Je croiserais plusieurs pêcheurs et verrait des traces de passages dans les coins les plus éloignées que je pourrais parcourir.
  • Les truites sont des coquines que je ne verrais ni ne pêcherais cette fois-ci.
L'élargissement du Verdaret
L'élargissement du Verdaret

Les jeunes grenoblois peuvent réserver de sacré surprises. Laissez-moi finir en vous contant cette histoire. En une fin de journée où nous avions finis le travail plus tôt (merci à une coupure générale de réseau), je m’étais dirigé vers un petit élargissement du ruisseau situé juste avant la zone devenant plus sauvage. Là, deux jeunes viennent se mettre à pêcher non loin de moi. Un homme et son fils, ainsi qu’un pêcheur solitaire passeront. D’un coup, je vois le canard colvert mâle qui était sur l’étang faire des gerbes d’eaux en de débattant sauvagement non loin de moi. Je m’en approche en me disant qui a attrapé un leurre ou qu’il s’est pris dans un fil. Je vois arriver de l’autre côté de l’élargissement (20m tout de même), l’un des jeunes. Je lui pose la question sur ce qu’il se passe, et il me répond gentiment qu’il va juste le manger ! Il rebande un lance pierre hand-made et tire dans tête précisément, ramasse le colvert et repart en courant… Je reste un peu (beaucoup) con et rentre travailler, le soleil se couchant.